Charlotte Lembach se confie avant les Championnats du Monde de Leipzig

A deux semaines des Championnats du Monde qui se dérouleront à Leipzig du 19 au 26 juillet, Charlotte Lembach, sabreuse qualifiée pour représenter la France a accepté de se confier sur son état d’esprit actuel et sur sa vie d’escrimeuse de façon plus générale.

Charlotte est pensionnaire du club de Strasbourg. Agée de 29 ans, la sabreuse occupe actuellement le 6ème rang mondial après de jolies performances cette saison tant en épreuves individuelles (une médaille de bronze à la Coupe du Monde d’Athènes en février et une victoire au Grand Prix de Moscou en juin dernier) qu’en équipes (troisièmes aux Championnats d’Europe de Tbilissi il y a trois semaines, deuxièmes lors de la Coupe du Monde de Yangzhou en mars…)

En parallèle, elle travaille dans la Communication chez MKTG, société de Dentsu Aegis. Elle avait signé en 2015, un contrat d’images de 2 ans pour la soutenir dans sa préparation des Jeux Olympiques de Rio.

Travailleuse et concentrée, elle réalise actuellement sa meilleure saison.

En toute modestie et avec toute la gentillesse qui la caractérise, elle a accepté, entre deux entraînements, de répondre à nos questions.

Photos: A.Bizzi FIE/ Facebook de Charlotte Lembach

Tes plus beaux souvenirs d’escrime ? Les moins bons ? 

Il est difficile de choisir mon plus beau car ils ont tous une émotion, une particularité différente. Mais si je devais en choisir un : ma première médaille internationale aux Championnats d’Europe à Strasbourg, ma ville natale, mon club de toujours et surtout devant ma famille et mes proches.

Le moins bon : il n’y en a pas car à chaque défaite, j’ai appris de mes erreurs

Tu rentres dans le top 10 , que retiens-tu de cette saison ?

Cette saison est pour moi une année particulière car j’ai décidé de prioriser ma vie professionnelle. Ce qui m’a apporté un certain équilibre et ce qui fait qu’aujourd’hui je suis rentrée dans le top 10 mondial, avec plus de sérénité et de confiance en moi.

Objectif de la prochaine saison?

Faire une saison aussi bien, voire meilleure avec plus de podiums en individuel.

 A-t-il été difficile de se remobiliser après les épreuves individuelles aux Championnats d’Europe pour celle par équipes ?

Non car j’affectionne beaucoup ces deux épreuves et qu’on avait un jour de repos pour basculer entre les deux.

Dans quel état d’esprit te sens-tu à trois semaines des Championnats du Monde ? Te sens-tu très attendue vu ton classement de 6ème mondiale?

Je me sens bien.  On vient de rentrer d’un stage de préparation à Rome où les sensations sont venues petit à petit. Je me sens comme d’habitude, concentrée sur moi-même. Le ranking sert à nous positionner, mais après je reste focus sur moi.

 Combien d’heures consacres-tu à ta passion par semaine ?

Cette année était différente pour moi.

Suite à mon contrat d’images (pacte de performance) avec l’entreprise DENTSU AEGIS NETWORK, j’ai souhaité intégrer l’entreprise et rentrer dans la vie active. De ce fait, cette année, 2 fois par semaine, je me rendais à l’entreprise.

Ainsi, hebdomadairement, je consacre environ une quinzaine d’heure à l’escrime. En général on tourne autour de 25h.

Peux-tu nous décrire une « journée type » de ta vie de sportive?

On débute par un bon petit déjeuner pour tenir toute la journée. Direction l’Insep pour une leçon individuelle et une préparation physique.

On finit la matinée par une séance de gainage et d’étirements. Retour chez soi pour préparer le repas du midi, petite sieste et on retourne à l’insep pour une séance d’assauts soit libre, soit dirigée soit type compétition.

On termine la journée par une balnéothérapie avec alternance chaud/froid.

Quel est ton rituel avant les compétitions ? Y a-t-il de la superstition ?

Avant les compétitions, soit je bouquine, soit je regarde un film ou une série. Le jour de la compétition, pour rentrer dans ma bulle, j’écoute de la musique. Pas de superstition particulière.

 Préfères-tu tirer par équipes ou en individuel ?

J’aime beaucoup ces deux épreuves. Je n’ai pas de préférence car la préparation, l’esprit et les émotions ne sont pas les mêmes

 Ta préparation d’avant compétition, comment se passe-t-elle ? Tu regardes les vidéos de tes adversaires ?

Avant la compétition, il m’arrive de regarder des vidéos de mon premier adversaire sans trop s’attarder dessus mais plutôt me concentrer sur moi-même et mes sensations. J’écoute beaucoup de musique ce me permet de rentrer dans ma compétition et d’oublier un peu ce qui se passe autour

 Et les coachs, tu les écoutes toujours ?

Les coachs sont là pour nous épauler, nous guider et nous mettre en confiance. Donc il est important de les écouter. Il arrive parfois qu’on soit dans un moment délicat, leur avis est souvent bénéfique.

 Pour toi, pour faire de l’escrime faut-il vraiment être mauvais perdant ?

Non mais accepter la défaite pour revenir plus fort

 Est-ce positif de tirer contre les français car on les connaît ou au contraire c’est vraiment difficile d’affronter ses compatriotes ?

Le groupe France sabre est très fort. C’est un plus de pouvoir s’entraîner aux côtés d’athlètes aussi talentueux. C’est ce qui nous permet de progresser et qui fait la force du groupe. En compétition, on va dire que c’est compliqué car on se connaît par cœur (forces et faiblesses) du coup c’est : que le meilleur gagne!

La composition des équipes n’est pas toujours la même mais tu en es un des piliers. Et votre cohésion est pourtant à chaque fois incroyable entre vous quatre. Est-ce difficile de s’habituer à chaque composition ? Faut-il changer de stratégie ?

La force de notre Equipe c’est que chacune d’entre nous est capable de prendre n’importe quelle place au sein de l’équipe. De plus, la confiance est partie intégrante de l’équipe, qu’importe la place qu’on a,  on se fait mutuellement confiance. Notre sport est fait de beaucoup d’adaptation. De ce fait, on est en capacité de vite s’adapter à n’importe quelle situation.

 

Merci encore Charlotte du temps accordé malgré ton emploi du temps très chargé !

Bonne chance à elle pour cette dernière épreuve où elle sera accompagnée de Sara Balzer, sa coéquipière de Strasbourg, Manon Brunet et Cécilia Berder !

Allez les filles!