Présent depuis plusieurs années sur le plan international, il n’a jamais été aussi performant que cette saison. Avec la gentillesse qu’on lui connaît lorsqu’on le voit lors des tournois, il a accepté de répondre à mes questions sur sa saison, l’escrime, le sport plus généralement mais aussi son engagement pour le projet Solida’Rio. Il fait parti de ces athlètes qui gagnerait à être davantage médiatisé.
Qui es-tu Virgile?
- Age: 27 ans
- Club: Levallois
- Surnom: Blondin
- Ecole: Grenoble -Ecole de Management
Palmarès:
- 2016/2017: 7ème lors des Universiades de Taipei, 15ème lors du Challenge SNCF Réseau
- 1 médaille d’or et 1 de bronze en Coupe du Monde Junior
- 1 médaille de bronze lors des Championnats du Monde Junior
- Médaillé d’argent en individuel et d’or par équipes lors des Universiades de 2015
L’escrime
- A quel âge as-tu commencé l’escrime et pourquoi?
Mon père voulait que je fasse du sport, n’importe lequel. Donc à l’âge de 6 ans, on a regardé quels sports je pouvais pratiquer dans ma ville et en faisant le tour j’ai choisi l’escrime et le judo.
6 ans plus tard, j’ai dû faire un choix entre sport-étude escrime et judo. Prenant plus de plaisir en escrime, j’ai naturellement continué dans cette direction.
- Ton pire et meilleur souvenir en escrime?
Mon pire souvenir : je pense que c’est en 2015. Suite à une rupture de ligament sur ma cheville droite, je n’ai pas pu disputer la coupe du monde de Rio. Ce fut une double peine dans le sens où, en plus de ne pas disputer l’épreuve, je n’ai pas pu revoir les enfants que j’avais rencontré quelques mois avant dans le cadre du projet SOLIDA’RIO
Mon meilleur souvenir : il y en a beaucoup mais si je devais en retenir un sur la performance pure, je dirai mon titre de champion de France individuel en 2014. Je suis allé au bout de moi-même. J’ai terminé la journée avec des crampes dans tous les membres mais je me suis accroché mentalement et j’ai pu décrocher le titre.
NDLR: Alexandre Bardenet 2ème, Gauthier Grumier et Ronan Gustin 3ème
- Quelle est ta touche spéciale?
Je dirai le battement de seconde en flèche. J’aime bien m’appuyer sur du fer. On peut le faire en contre-offensive ou en offensive.
- Comment te prépares-tu à une compétition? As-tu des rituels?
Pour me sentir bien le jour d’une competition, j’ai besoin de me sentir prêt. Pour cela je dors bien, je repose mon corps et je mange bien les jours qui précèdent la competition.
Comme beaucoup de sportifs j’ai ce qu’on appelle des routines qui me permettent de me mettre dans ma bulle.
- Présente-nous ta journée type?
Ma journée type sur ce début de saison s’articule entre sport et étude. Je m’entraîne une à deux fois par jour et je termine mon école de commerce, l’EM Grenoble. Mon école me permet d’effectuer ma formation en e-learning. Je peux organiser mon temps comme je le souhaite, m’entraîner à l’INSEP et dans mon club (Levallois Sporting Club)
- Préfères-tu tirer en individuel ou par équipes?
Je n’ai pas de préférence. Les deux procurent des émotions puissantes. On préfère un titre individuel que par équipe mais une victoire par équipe ne laisse personne pour compte et permet de partager et d’extérioriser son bonheur plus facilement.
Le sport
- Quel sport aurais-tu pratiqué si tu n’avais pas choisi l’escrime?
Si j’habitais en montagne, je me serai très clairement dirigé vers le ski alpin. Je fais du ski depuis l’âge d’un an et demi donc bien avant l’escrime et j’y vais tous les ans. Je suis totalement accro.
- Selon toi, faut-il nécessairement être mauvais perdant pour être sportif de haut-niveau?
D’une certaine manière oui, dans le sens où on ne peut pas faire de la competition et être insensible à la défaite. Je pense que les sportifs ont des égos plus importants que la moyenne, c’est ce qui nous fait avancer.
Après il faut être lucide, prendre le recul nécessaire pour analyser correctement une défaite et faire en sorte de ne pas répéter le même « échec ». La défaite permet de se remettre en question et de chercher des solutions pour progresser, elle est donc indispensable mais ne doit pas être trop récurrente 😂
- Quel sportif admires-tu?
J’ai beaucoup de respect pour Roger Federer. Toujours humble et respectueux de ses adversaires. En même temps il est suisse 😂
- Pour toi, Paris qui obtient les Jeux Olympiques de 2024, c’est…
Je pense que Paris 2024 représente une opportunité unique pour les sportifs français. Vivre le rêve olympique à domicile sera bien évidemment une motivation supplémentaire pour tous les sélectionnés. Ensuite je pense que les retombées vont profiter à l’ensemble du pays et permettre de dynamiser l’activité française.
- Question inter-sport : quelle équipe va remporter la ligue des Champions?
Je ne suis pas fan de foot, donc la ligue des champions, je la suis de loin. Par chauvinisme, j’aimerais bien que les clubs français performent et qu’un club français gagne, ça permettra de faire des bonnes soirées entre potes et c’est comme cela que j’apprécie le plus ce sport !
La saison 2016/2017
- Cette saison tu réalises de belles performances qui t’ont permises d’atteindre le 64eme rang mondial. Comment expliques-tu cette progression?
Je me suis bien préparé en début de saison dernière et je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement. J’ai également décidé de mon concentrer davantage sur mon plaisir et mes sensations plutôt que sur ce qu’on attendait de moi. La fin de saison a cependant été dure physiquement. J’ai été en stage à plein temps entre janvier et juillet et je me suis beaucoup moins entraîné.
- Cette année, tu as rencontré lors du Challenge SNCF Réseau, des Universiades et de la Coupe du Monde de Budapest des compatriotes en phase éliminatoires. Comment vis-tu cette situation?
On se connaît tous par cœur. On doit faire abstraction de la personne et se concentrer sur le jeu adverse comme n’importe quel autre jeu. Généralement les rounds d’observation sont un peu plus long car le début de match doit être particulièrement soigné.
L’humanitaire
- Tu es engagé dans le projet Solida’Rio depuis quelques temps. Peux-tu nous en parler? En quoi consiste tes engagements?
SOLIDA’RIO est un projet caritatif autour des Jeux Olympiques de Rio dans lequel je me suis personnellement investi, notamment à travers un déplacement à Rio et la donation de matériel sportif.
L’objectif de SOLIDA’RIO est d’aider l’association Terr’Ativa à rénover les locaux où se déroulent leurs activités scolaires et culturelles, ainsi que de construire un terrain multisports dans l’école du quartier, située au coeur de la favéla Morro do Fubà, qui profitera aux 500 élèves, et aux jeunes membres de l’association.
J’ai pu participer à ce projet grâce à Laurent Daufès qui m’a contacté à ce sujet et j’ai tout de suite dit oui. La saison passée, je n’ai pas pu libérer du temps que je n’avais pas pour continuer à soutenir le projet mais ayant désormais plus de temps, je souhaite reprendre part à cette belle aventure humaine.
BRAVO pour ton bel engagement fidèle aux valeurs de l’escrime et merci encore Virgile pour cette bonne humeur, cette humilité et du temps que tu m’as accordé. Je te souhaite le meilleur pour cette saison qui débute et que cette belle lancée sur laquelle tu te trouves se poursuive.
Superbe article de fond …
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